24 avril 2008

Sur le chemin de la Santé …


(Nous avons écrit ce texte hier en fin d'après-midi : mercredi).

Nous sommes, après une nuit de repos, sur le départ pour aller visiter le centre communautaire de santé de Sansanding à 50 km de Ségou où nous avons passé la nuit après quelques contacts entre nous et les commerçants locaux… Nous arrivons après 45 minutes de voyages sur les routes bordées d’un paysage aride. Là bas, nous avons découvert un moyen de « plaidoyer » des centres médicaux pour la population à propos de tout ce que les parents doivent faire pour protéger les droits de l’enfant. Tout d’abord, les salles médicales, avec un sol en terre battue permettent aux femmes enceintes d’accéder à une aide médicale et à l’urgence. Ensuite, la pharmacie du centre est approvisionnée par l’UNICEF et un médicament local, la spiruline, qui lutte contre la malnutrition, riche en nutriment.

Pour cette deuxième étape de la journée nous sommes allés dans une école amie des enfants, amie des filles, où nous avons été accueillis comme des rois par plus de 1500 élèves. La particularité de cet établissement est son autonomie financière. C’est-à-dire qu’ils achètent leur matériel scolaire avec les profits générés par la vente des produits agricoles, fruits et légumes. En effet, ils cultivent toutes ces denrées dans un grand jardin dont ils s’occupent quotidiennement ! Un bel exemple de responsabilités et de prise en compte des réalités économiques.

Ensuite, nous nous sommes rendus dans un centre d’accueil de jeunes de la rue. Ce centre n’accueille que des garçons et c’est aussi un foyer où les jeunes bénéficient d’un toit, ils sont logés ! Cependant, cet établissement manque cruellement de moyens, et le suivi des enfants n’est pas parfaitement entrepris.

Nous avons été invités à participer à une émission radio locale. Cela nous a permis de faire passer notre message à la population et de rencontrer des jeunes Maliens (parlementaires et journalistes) très engagés dans le développement de leur pays !

Ce soir, un spectacle comprenant des jeunes déscolarisés nous attend… Que le show commence !

Quand le soleil chauffe …

(Je publie aujourd'hui un texte que nous avons écrit mardi...)

Après la seconde nuit passée en terre Africaine à Bamako, nous avons dû nous lever… tôt !

L’UNICEF du Mali nous a concocté pour la journée un programme concernant l’éducation. De bonne humeur malgré la fatigue, nous sommes partis à la découverte du groupe scolaire Nelson MANDELA, un complexe scolaire accueillant près de 3000 élèves du primaire à la 9ème (équivalent à la 3ème en France).

Une foule d’enfants est venue nous accueillir comme des pachas (même notre président ne fait pas mieux…). Nous avons fait, pour commencer, le tour de l’école pour découvrir les bâtiments dans lesquels ces enfants reçoivent les cours dispensés dans des classes pouvant aller jusqu'à 160 élèves. Et là, choc de culture ! Des salles engorgées, des classes néanmoins immenses mais un seul professeur pour ces enfants. L’éducation est donc moins efficace, les élèves doivent faire face eux mêmes à leurs propres difficultés. Ainsi, ils instaurent un système de solidarité beaucoup plus fort et profond qu’en France : par exemple si un élève est malade et que sa famille n’a pas les moyens de se payer les médicaments adéquats, les élèves organiseront une collecte dans toute l’école pour aider un de leur camarade.

A ce stade de la visite, nous pouvons déjà constater que les élèves ne peuvent pas suivre décemment des cours dans ces conditions (c’est un fait qu’ils nous confirmeront par la suite). Nous nous sommes rendus ensuite dans la salle de conférence de l’école où nous attendaient le gouvernement des enfants. Nous avons donc pu découvrir cet outil pédagogique mis en place dans les « écoles amies des enfants ».

Il s’agit pour eux d’élire dans chaque classe des représentants dits « ministres » ou « conseilleurs spéciaux ». Ils sont donc chacun chargés de réfléchir et d’établir des discussions autour d'un domaine les concernant comme la sécurité, l’hygiène, le chômage ou encore la santé. En occupant ces fonctions, les jeunes sont donc sensibilisés à la vie citoyenne et peuvent s’exprimer comme ils le souhaitent. Nous constatons donc qu’au Mali, encore plus qu’ailleurs (en particulier en France), l’avis et l’opinion des enfants, des jeunes, est pris en compte. Ils pensent donc que « les plus aptes à pouvoir juger et prendre des décisions » sur la cause des enfants sont les jeunes eux-mêmes.

Après leur avoir posé énormément de questions, nous nous sommes regroupés en petits groupes pour pouvoir mieux échanger. Ainsi, ils nous ont beaucoup questionnés sur les conditions de vie des enfants en France, si nous rencontrions les mêmes problèmes qu’eux sur l’excision, les mariages forcés… Les filles nous ont donc délivré un message très fort sur leur envie d’une nouvelle vie basée sur l’équité. Ainsi, elles refusent l’excision, la polygamie et éduquent leurs parents. N’est-ce pas la preuve que la vision occidentale est bien éloignée de la réalité ? Que nos jugements européens sont stigmatisés ?

En tout cas, c’était notre impression, que nous voulions vous faire passer…

L’équipe des jeunes ambassadeurs « waouh » !